Le chemin des baleines

Au cœur du Congrès Mondial sur la baleine au bosse se pose la question de la validation du Chemin des Baleines au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Plusieurs conférenciers ont parlé de la migration de certaines espèces de baleines, liée aux saisons, à la nourriture et à la reproduction ; les baleines à bosse passent par chez nous, au large de La Réunion, quand elles remontent de l’Antarctique pendant l’hiver, à le recherche du krill et d’un endroit pour mettre bas. Elles parcourent ainsi des milliers de kilomètres. Les baleineaux peuvent également nager plus de 100 kilomètres par jour dès leur plus jeune âge.
Salvatore Cerchio de Boston (Etats-Unis) a étudié l’évolution du comportement migratoire des baleines à bosse et des baleines Omuras, à Madagascar et dans la mer d’Oman. Pour suivre leurs déplacements, son équipe avait installé des balises ARGOS sur le dos des mammifères. Une autre technique pour les repérer : enregistrer leurs chants dans telle ou telle zone, comme autour de Nosy Be à Madagascar, où les chants des baleines à bosse n’ont été enregistrés que d’août à octobre (pendant l’hiver austral).

   
Nadia Deckert, Commissaire Français à la Commission baleinière internationale (CBI), a parlé du droit des baleines dans le monde. La CBI regroupe 89 pays (même des pays sans passage de baleines) et repose sur des zones sanctuaires et des quotas de pêche (à des fins commerciales, scientifiques ou aborigènes). Des zones protégées sont déjà déterminées dans le monde, comme en Méditerranée avec les accords Pelagos qui obligent les navires français de grande dimension qui passe plus de dix fois par an autour de la Corse à être équipés d’un système anti-collision, par exemple. D’autres accords existent (ACOBAMS, ASCOBANS), dans la concertation entre différents pays, car les baleines ne connaissent pas les frontières quand elles migrent.
Pendant le congrès, Stéphanie Sorby a présenté son travail sur le droit des baleines et insisté sur la nécessité d’une entente entre les différents pays qui traduiraient ainsi dans leur droit interne le projet de préservation commun.

  
Lyne Morissette du Québec a évoqué dans sa présentation une « route des baleines » dans le Saint-Laurent. A quand le « chemin des baleines » dans l’Océan Indien ? Les pays de la zone _ Maurice, Madagascar, les Seychelles, Mayotte, les Comores et La Réunion _ se sont associés pour défendre ce projet depuis 2013. Espérons que le Congrès permette d’entériner la protection des baleines pendant leur migration dans l’Océan Indien.